Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a indiqué dimanche que la reprise économique française se passe « un peu mieux » que prévu. Sans minimiser la gravité de la crise économique, il estime que la situation pourrait même être un peu meilleure.

L’économie française repart après la récession causée par la pandémie de coronavirus, au moins aussi vite qu’espéré il y a un mois et peut-être même un peu plus vite, a souligné dimanche sur LCI le gouverneur de la Banque de France (BDF), François Villeroy de Galhau. « Je ne dis pas du tout que nous soyons sortis d’affaire, c’est une crise très grave. En plus, ses effets sur l’emploi sont décalés dans le temps, donc ils sont à venir, mais la reprise se passe au moins aussi bien que nous l’avions prévu, et même un peu mieux », a-t-il déclaré. « Je n’ai pas encore tous les chiffres, nous les donnerons mardi matin », a-t-il annoncé.

La BDF évaluait « autour de -15% » la contraction du PIB au 2e trimestre

La Banque de France a estimé le mois dernier que la deuxième économie de la zone euro tournerait 12% en dessous de ses capacités d’ici la fin juin. Quant à la perte d’activité sur les quinze premiers jours du confinement, fin mars, elle avait atteint 32% et était encore de 17% fin mai, après la levée du confinement. En prenant en compte les estimations de la perte d’activité sur les mois d’avril, mai et juin, la Banque de France évaluait « autour de -15% » la contraction du PIB au 2e trimestre.

Une courbe de reprise « en aile d’oiseau »

Sur l’ensemble de l’année, « les dernières tendances confirment notre chiffre, ça sera -10% voire –nous ferons une révision au mois de septembre – peut-être un peu mieux », a ajouté le dirigeant. Il a décrit une courbe de reprise « en aile d’oiseau », avec d’abord un « plongeon brutal, on remonte comme un demi-V au début, mais ensuite, ça va s’aplanir progressivement parce qu’on va mettre plus de temps pour revenir au niveau initial, celui d’avant mars ». François Villeroy de Galhau table sur un rythme comparable à celui connu avant la crise « probablement en 2022, au début de l’année ou à mi-année ».