Cesare Battisti est enfin passé aux aveux, plus de deux mois après son extradition de la Bolivie. Interrogé par le procureur Alberto Nobili depuis le samedi 23 mars, l’ancien activiste italien a reconnu avoir perpétré deux assassinats et participé à deux autres en tant que complice. Le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini demande maintenant que l’homme finisse sa vie en prison.
« Maintenant il a décidé de dire la vérité »
Arrêté le 12 janvier en Bolivie après une cavale de 37 ans qui l’a mené en France puis en Bolivie, Cesare Battisti est enfin passé aux aveux au cours d’un interrogatoire mené par le procureur Alberto Nobili, chef de l’unité antiterroriste de Milan. L’ancien militant des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) a reconnu avoir effectivement participé aux quatre assassinats pour lesquels il a été condamné, par contumace, à la perpétuité en 1987. Il a admis deux meurtres en tant qu’acteur direct, à savoir ceux du gardien de prison Antonio Santoro, le 6 juin 1978 à Udine, et du policier Andreza Campagna, le 19 avril 1979 à Milan. Et deux autres assassinats en tant que complice. Les malheureux sont Pierluigi Torregiani, un bijoutier et Lino Sabbadin, un boucher. Lors d’une conférence de presse, le lundi 25 mars, le magistrat Alberto Nobili a déclaré au sujet de Battisti qu’« Il a trouvé refuge à l’étranger pendant des dizaines d’années en profitant d’une image de victime innocente d’une persécution politique. Maintenant il a décidé de dire la vérité ». Puis d’ajouter que l’activiste a présenté ses excuses aux familles des victimes « pour la douleur qu’il leur a causée ».
Matteo Salvini réclame les excuses officielles des intellectuels de gauche français
Pour sa part, le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, s’est réjoui des aveux de Cesare Battisti en faisant remarquer que : « Mieux vaut tard que jamais. ». Il a ensuite souhaité que l’ancien militant des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) finisse sa vie en prison. Enfin, il demande à la France l’extradition de la quinzaine d’activistes qui se trouvent encore sur son sol : « Nous travaillons pour ramener en Italie plusieurs terroristes, plusieurs assassins qui sont actuellement en vacances. ». Evidemment, il n’a pas manqué de s’attaquer aux intellectuels de gauche français qui avaient soutenu Cesare Battisti et ses camarades, sous François Mitterrand. Il s’agit notamment du philosophe Bernard Henry-Levy. Matteo Salvini réclame des excuses officielles de leur part.
En 1981, après s’être évadé de la prison de Frosinone, Cesare Battisti avait trouvé refuge en France, avec 150 autres militants d’extrême gauche. Grâce à la bienveillance des socialistes alors au pouvoir en France, Cesare Battisti n’a jamais été inquiété jusqu’au début des années 2000. En 2002, pour éviter une extradition qui devenait nécessaire, il s’est enfui en Bolivie où il sera arrêté en janvier dernier.