Le Giec a rendu public, le jeudi 8 août, son rapport sur le changement climatique et les ressources naturelles. Le texte très dense formule notamment des pistes sur l’alimentation pour sauver notre planète. Il préconise moins de viande, mais plus de fruits et légumes dans nos assiettes.
Après avoir été approuvé mercredi par l’ensemble des délégations, le rapport des experts du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été rendu public jeudi. Dans ce texte de 1200 pages, l’organisme pointe du doigt nos habitudes alimentaires. En premier lieu, notre consommation croissante de viande qui influe sur l’usage des terres et sur le climat. En effet, note le Giec, « Certains régimes alimentaires nécessitent plus de sols et d’eau et produisent davantage d’émissions que d’autres ».
L’assiette parfaite selon le Giec
Pour réduire le réchauffement climatique, le GIEC préconise un changement d’alimentation. « Des régimes équilibrés reposant sur des aliments à base de plantes, tels que ceux basés sur les céréales secondaires, les légumineuses, les fruits et légumes, les fruits à coque et les graines et des aliments d’origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de gaz à effet de serre présentent d’importantes opportunités », souligne le rapport, qui encourage aussi la lutte contre le gaspillage alimentaire. Car deux milliards d’adultes sont en surpoids ou obèses et « 25 à 30% de la production totale de nourriture est gaspillée ». Tandis que 820 millions de personnes souffrent de la faim.
En France, une personne consomme en moyenne 87 kg par an, soit 240 g par jour. Le chiffre est en baisse de -12% en dix ans, mais il est encore très important. Pour préserver la planète, les scientifiques ont monté l’assiette idéale. Elle se composerait de fruits et légumes pour moitié, soit 500 g par jour ; de 200 g de céréales (celles qui ne nécessitent pas trop d’eau pour pousser) sauf le maïs ; et les produits laitiers.
Une injonction au régime végétarien ?
Comme on s’y attendait, le rapport du Giec suscite déjà des protestations. Les consommateurs de viande y voient une injonction au régime végétarien. Nous serions alors à l’aube de la dictature du Vegan. Mais certains analystes soulignent que le Giec recommande également de consommer « des aliments d’origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de gaz à effet de serre ». Le Giec ne pouvait d’ailleurs pas avoir une telle prétention puisque les pays n’ont pas les mêmes besoins. Par exemple l’apport en protéines animales est parfois insuffisant dans les pays pauvres, mais trop important dans les pays riches d’Europe et d’Amérique. Le Giec souhaiterait seulement que le poisson soit consommé deux fois par semaine et la viande qu’une seule fois, en petite portion.