Cheapflation et shrinkflation : Foodwatch épingle trois nouvelles marques

Après les chocolats Milka et la mayonnaise Maille en février dernier, Foodwatch épingle trois nouvelles marques pour cheapflation et shrinkflation. Ces pratiques abusives permettraient aux industriels de toujours faire payer plus cher les consommateurs, malgré le contexte inflationniste.

L’association de consommateurs Foodwatch a épinglé ce mercredi trois nouvelles marques pour « cheapflation » et « shrinkflation ». La « cheapflation » consiste à modifier la recette d’un produit, en remplaçant des ingrédients par des substituts moins chers ou de moindre qualité, sans baisser le prix. Quant à shrinkflation, elle repose sur une réduction du poids ou de la quantité d’un produit, tout en maintenant le tarif, voire en l’augmentant.

Foodwatch a déjà mis sur le banc des accusés Fleury Michon, Maille et Milka

Ces deux pratiques se font de manière discrète. C’est à dire sans que les consommateurs n’en soient informés. Mais il faut compter sur Foodwatch pour les mettre au jour. L’organisation avait déjà dénoncé des marques en janvier dernier, dont Fleury Michon (bâtonnets de surimi), Maille (mayonnaise) et Milka (chocolat). Suite à cette révélation, les clients s’étaient montrés plus vigilants en magasins.

Foodwatch note une forte baisse de la quantité de viande chez Le Gaulois

Pour ce mois d’avril, Foodwatch épingle les marques Le Gaulois, Fleury Michon (encore) et Lactalis-Nestlé. Chez Le Gaulois, l’association s’est rendue compte que la quantité de viande dans l’escalope cordon bleu au poulet a diminué de 58 % à 54 % et que celle de l’emmental a été réduite de 5 % à 3 %. A l’inverse, la quantité de chapelure, moins coûteuse, a augmenté de 22 % à 26 %. Dans le même temps, le prix au kilo a bondi de 25% en deux ans, en tenant compte de l’inflation.

Le filet remplacé par de la viande de porc chez Fleury Michon

Pour ce qui concerne Fleury Michon, Foodwatch a remarqué que la quantité de porc des hachés à poêler au jambon a baissé de 13 % en quatre ans, passant de 48% à 35%. Pis, le filet de porc a été remplacé par de la viande de porc, sans descriptif précis de celle-ci. En outre, l’industriel a ajouté un additif et un colorant, le caramel ordinaire. Au total, le poids de cet aliment a diminué de 20 grammes, mais son prix a grimpé de 23 %.

Lactalis-Nestlé a menti sur le niveau de sucre dans son yaourt

Enfin, Foodwatch a constaté une modification de la formule du Skyr Siggi’s vanille, un yaourt d’origine islandaise commercialisé par Lactalis-Nestlé Produits Frais. En effet, la quantité de sirop d’agave est passée de 5,9% à 6,3% du produit. Pourtant, l’emballage affiche la mention « une recette simple, moins sucrée ». Ce qui constitue un mensonge. Par ailleurs, le prix au kilo a augmenté de 13 %.

Foodwatch pointe un manque de transparence dans le secteur agroalimentaire

Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch, pense que le phénomène est plus important que ce que son organisation a révélé. De nombreux autres industriels s’adonneraient à la « cheapflation » et à la « shrinkflation » dans le silence total. Mme Morice dénonce des pratiques abusives du secteur agroalimentaire, qui fait toujours payer plus cher les consommateurs. Selon elle, c’est parce que l’industrie agroalimentaire « manque de transparence et n’est pas régie par des règles suffisamment claires que ces magouilles sont possibles ».

Les fabricants se justifient tant bien que mal

Epinglés par Foodwatch, les fabricants se défendent. Pour Fleury Michon, le choix de la viande de porc s’explique par une volonté de créer « une texture plus moelleuse, un meilleur goût ». Du côté de Lactalis-Nestlé, on avance que le changement de recette du Skyr vise à obtenir un goût « légèrement plus doux ». Pour sa part, Le Gaulois affirme que la réduction de la quantité de volaille est due à un manque d’approvisionnement de la filière française en lien avec la grippe aviaire.

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