Mark Karpelès, autrefois surnommé le « roi du bitcoin » a été condamné ce vendredi par la justice japonaise à une peine de deux ans et demi de prison avec sursis. Cette peine est très en deçà des dix ans de prison ferme requis par le procureur. Même si c’est une victoire pour lui, le jeune homme de 33 ans n’est toutefois pas sorti d’ennuis. La justice américaine pourrait avoir besoin de l’entendre bientôt.
Une peine bien moindre que celle attendue
Mark Karpelès, le roi déchu du bitcoin, a été condamné ce jeudi par le tribunal de Tokyo à une peine de prison de deux ans et demi avec sursis. C’est une victoire pour le jeune homme de 33 ans car le procureur avait requis contre lui dix ans de prison ferme.
Le jeune geek est accusé de malversations « dans le but de couvrir des frais personnels, avec manquement aux obligations découlant de sa charge », selon l’accusation. Il aurait détourné d’importants fonds alors qu’il était le patron de la plateforme d’échange MtGox, la plus grosse bourse de bitcoins, puisque plus de 80% des transactions mondiales du bitcoin passant par cette plate-forme. Mais Mark Karpelès a toujours nié les faits.
Accusé d’avoir réalisé la casse du siècle du bitcoin
En février 2014, près de 800.000 bitcoins, soit 400 millions de dollars à l’époque ont disparu comme par enchantement. Dix jours plus tard MtGox ferme, entraînant l’une des plus graves crises de la jeune histoire des cryptomonnaies. La police japonaise ouvre une enquête à la suite de cette casse du siècle de la cryptomonnaie. Les enquêteurs japonais découvrent par la suite que des transactions financières suspectes ont été opérées. Mark Karpelès, alors administrateur de MtGox, est arrêté et accusé d’avoir détourné près 2,7 millions d’euros de son entreprise. Les fonds détournés auraient servi à l’achat de logiciels et d’un lit luxueux.
Mark Karpelès ou le don des ennuis
Si Mark Karpelès s’en tire à bon compte au Japon, il n’est pas pour autant sorti d’embarras. Aux Etats Unis, une class-action a été enclenchée par des anciens clients de MtGox. Un magistrat a jugé recevable leur plainte. Si un procès devait s’ouvrir contre lui outre atlantique, ce serait la 3e chronique de ses démêlés avec la justice.
Le premier épisode a eu lieu en France en 2010. Entre 2003 et 2005, alors qu’il est développeur de logiciels pour la société parisienne Lixux Cyberjoueur, des transactions étranges de données clients vers des serveurs internationaux ont été détectées. Son patron le suspecte et porte finalement plainte contre lui. En 2010 il est condamné à un an de prison avec sursis pour modification frauduleuse de données. Il doit également payer 450 000 euros de dommages et intérêts. C’est à la suite de cette affaire qu’il fuit la France pour se réfugier au Japon où il prend la tête de MtGox.