Le candidat républicain à la présidentielle américaine promet davantage de liberté aux acteurs de la cryptomonnaie en cas de victoire. Un positionnement à la fois stratégique et électoraliste.
À la conférence sur le bitcoin organisée fin juillet à Nashville, dans le Tennessee, figurait un hôte de marque en la personne de Donald Trump. L’ancien chef de l’État américain et candidat à un retour à la Maison Blanche s’est voulu particulièrement dithyrambique à propos des cryptomonnaies.
« Je présente mon plan afin de faire en sorte que les États-Unis deviennent la capitale mondiale de la crypto et la superpuissance du bitcoin », a-t-il promis selon des propos rapportés par ne New York Times (NYT), sous les acclimations nourries de l’assistance.
Le candidat républicain a notamment politisé le débat sur les monnaies numériques, comparant la volonté des autorités de les réguler à des « attaques » à son encontre.
Une industrie sous pression
Ces dernières années, Washington a serré la vis contre l’industrie de la cryptomonnaie. Une stratégie visant à prévenir toute crise due à la volatilité du secteur, d’autant que l’épisode de la faillite de la place d’échange FTX, reste frais dans les mémoires.
L’homme d’affaires Changpeng Zhao communément appelé « CZ » a ainsi été condamné en avril à quatre mois de prison plus 50 millions de dollars d’amende par la justice américaine pour blanchiment d’argent en lien avec sa place d’échange, la plus importante du monde, baptisée Binance.
De quoi servir d’argumentaire à Trump dans son offensive de charme envers les partisans des monnaies décentralisées. Dès « le moment où je prêterai serment, la persécution cessera et l’instrumentalisation prendra fin contre votre industrie », a-t-il indiqué.
Un revirement spectaculaire
Ce discours contraste pourtant avec la vision de l’intéressé quand il était au Bureau ovale. Il avait en effet affirmé en 2021 que le bitcoin était une « escroquerie ». « Je n’aime pas ça parce que c’est une autre devise qui entre en compétition avec le dollar », avait fustigé Trump.
Ce n’est pas la première fois que l’ex-président fait un revirement aussi spectaculaire sur un sujet de grand intérêt. Mais ce changement de pied pourrait avoir avec le fait que le troisième homme de la présidentielle, Robert F. Kennedy Jr., courtise lui aussi l’industrie de la crypto.
Il voit par ailleurs l’ouverture du secteur des devises virtuelles comme un moyen de rivaliser avec Pékin. « Le destin de l’Amérique est de mener nos rivaux en tout et de ne céder nos industries à personne », estime Trump.