Alors que l’opposition malienne a largement boycotté le dialogue national inclusif (DNI), parce que tronquée, ADP-Maliba a répondu présent. Pourtant la formation politique d’Aliou Diallo pensait aussi que l’initiative ne réunissait pas toutes les conditions. Doit-on y voir une inconséquence du parti de la Balance ?
ADP-Maliba, un parti républicain
Le dialogue national inclusif (DNI) malien a eu lieu du 14 au 22 décembre dernier, à Bamako. Il a été largement boycotté par l’opposition, qui estime que le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta ne voulait pas jouer franc-jeu. « Nous avons posé un certain nombre de conditions, parmi lesquelles il faut discuter de tout, qu’il n’y a pas de sujet tabou, qu’il faut que les résultats puissent s’imposer à tout le monde, mais nous avons vu des indices qui nous font croire que cela n’est pas possible », avait justifié Soumaïla Cissé de l’URD (Union pour la république et la démocratie).
L’un des rares partis de l’opposition à avoir participé au DNI est l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba). « L’opposition, c’est aussi une diversité (…) Nous sommes une opposition républicaine, c’est-à-dire une opposition constructive. Nous dénonçons ce qui n’est pas bon et nous apprécions ce qui est bon. Et comme nous sommes dans un Dialogue national inclusif, nous n’avons pas voulu être à la marge. Nous sommes venus dire ce que nous pensons de tous les défis auxquels notre pays fait face aujourd’hui », a expliqué le représentant et secrétaire politique d’ADP-Maliba, Baba Boubacar Keïta.
L’ADP Maliba va accompagner le gouvernement
A l’issue des débats, qu’il a largement enrichis par ses contributions, le parti d’Aliou Diallo s’est dit satisfait que l’ensemble des acteurs du dialogue ait partagé une identité de vue sur chacune des résolutions du DNI. Ce sont : la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, l’organisation de l’élection législative avant la fin de la prorogation du mandat de la législature actuelle, la nécessité du redéploiement intégral des Forces de Défense sur l’ensemble du territoire national et l’organisation du référendum constitutionnel.
« Conscient que la situation actuelle du pays appelle toutes les filles et tous les fils du pays à un dépassement de soi, l’ADP MALIBA a, en toute responsabilité, décidé d’accompagner le gouvernement pour la mise en œuvre des résolutions et recommandations issues du Dialogue National Inclusif à travers cette signature pour le seul intérêt du Mali », peut-on lire dans un communiqué du parti.
« La survie de notre Nation en dépend »
Ainsi, ADP MALIBA a-t-il signé, le lundi 30 décembre 2019, avec le premier ministre Boubou Cissé, l’accord politique de gouvernance qui scelle son engagement pour la mise en œuvre des recommandations issues du dialogue national inclusif (DNI). A travers un tel acte, le parti d’Aliou Diallo montre que l’avenir du Mali passe avant toute opposition politique. « Le rapport final détaillant les axes prioritaires jette les bases d’une nouvelle ère pour notre pays. Ere dans laquelle il revient à chaque acteur soucieux du relèvement de notre cher Mali d’agir en toute responsabilité afin de contribuer à la mise en œuvre effective des conclusions issues de ce dialogue national. La survie de notre Nation en dépend », a exhorté ADP-Maliba.
« Après les phases communales, cercle, régionales et de la diaspora, notre parti a saisi l’occasion de cette étape décisive de la Vie de la Nation pour porter à nouveau ses propositions visant à contribuer à la sortie définitive de notre pays de sa crise multidimensionnelle », peut-on lire dans un communiqué de presse publié après la rencontre.