Un litige à 162 millions de dollars entre Elon Musk et JPMorgan

La première banque américaine réclame au patron du constructeur de véhicules électriques, la différence de l’exécution d’un bon de souscription d’actions datant de 2014, dont le contrat aurait été violé.

Après ses tweets fracassants, il est l’heure pour Elon Musk de régler la facture. JPMorgan a depuis lundi 15 novembre entamé une procédure judiciaire afin de rentrer en possession des fonds qu’elle estime que Tesla lui doit. En l’occurrence, une ardoise de 162,2 millions de dollars émanant d’un contrat de bon de souscription d’actions passé entre les deux parties en 2014 pour une durée de sept ans. Alors que l’accord vient d’expirer, la banque américaine indique que la firme californienne n’en aurait pas respecté les termes.

En cause, une prise de position publique et pour le moins surprenante – quoique rien n’étonne plus vraiment venant de ce personnage – du fondateur sur Twitter il y a trois ans.

Un projet de privatisation et des secousses…

Le 7 août 2018, Elon Musk avait pris tout le monde de court en annonçant son intention de retirer Tesla de la Bourse afin d’en faire une entreprise privée à 420 dollars l’action. Pour mettre en place l’opération, le fantasque milliardaire avait argué assez laconiquement d’un financement déjà garanti.

De quoi provoquer l’emballement de Wall Street qui goûte peu ce genre d’annonce impromptue. La Bourse qui s’était beaucoup agitée ce jour-là avait finalement clôturé en hausse de 11% à 379,57 dollars l’action pour Tesla, selon les constatations du New York Times (NYT).

Contrat querellé

Mais derrière la valse du titre de Tesla ce jour-là se jouait le sort des bons de souscription d’actions vendus à la holding financière par le groupe californien en 2014. Ceux-ci permettaient en effet, par principe, à la banque d’acquérir à 560,6388 dollars l’action, le titre du constructeur automobile tout au long de sa durée de validité. Et en cas d’achat à un coût élevé pour cause de fluctuation du marché, JPMorgan s’était assurée d’une clause lui permettant de réclamer la différence au fabriquant de véhicules électriques.

C’est justement là où le bât blesse, à en croire la plainte déposée au tribunal par la banque d’affaires. Elle indique que le tweet de retrait de Tesla de Wall Street suivi de la volte-face de son patron et d’un fractionnement d’action de 5 pour 1, l’ont contraint à débourser plus d’argent que convenu, sans que cette dernière ne remplisse sa part du contrat.

Tesla dont le tweet polémique avait fait perdre à Elon Musk son fauteuil de patron du conseil d’administration n’a pour l’heure pas réagi à la question.

 

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