Taxes douanières : quand Trump s’attaque aux terres des manchots

Parmi les économies ciblées par les nouveaux tarifs douaniers américains, figure quelques curiosités géographiques, dont les îles Heard et McDonald, territoires australiens inhabités situés dans l’océan Austral, à environ 1700 kilomètres de l’Antarctique.

Le « jour de la Libération » tant promis par Donald Trump pour les États-Unis a été annoncé mercredi 2 avril à travers l’instauration massive de droits de douane à l’encontre de 180 pays à travers le monde.

« Nous allons enfin encaisser de l’argent », promet le président américain, qui semble en vouloir à la terre entière, accusée d’avoir longtemps exploité les ressources et la richesse américaines. Cette promesse risque cependant de sonner fausse s’agissant de certains pays frappés de ces nouveaux tarifs douaniers.

En effet, comme l’ont relevé de nombreux médias ces dernières heures, la liste communiquée par la Maison Blanche comporte quelques incongruités pour le moins.

Notamment des territoires pour lesquels une telle mesure défie toute logique commerciale. C’est le cas des îles Heard et McDonald, deux territoires australiens inhabités situés dans l’océan Austral. Soit à environ 1700 kilomètres de l’Antarctique.

Une colonie de manchots

Frappées de 10% de taxes, ces îles inhabitées par les humains n’ont eu aucun échange commercial avec les États-Unis l’année dernière, selon les derniers chiffres américains disponibles cités par le Washington Post. Comble de l’ironie : elles sont réputées pour n’abriter qu’une colonie de manchots.

L’île Norfolk, un autre territoire australien éloigné situé à environ 1 600 kilomètres de Sydney, fait les frais de ces nouveaux droits de douane trumpiens, à travers une proportion de 29%. Une décision d’autant plus déconcertante que cette région ne vit que du tourisme.

Pendant ce temps, l’Australie n’est taxée qu’à 10%. « Je ne suis pas sûr quelles sont les principales exportations de l’île Norfolk vers les États-Unis et pourquoi elle a été particulièrement ciblée, mais elle l’a été, selon le tableau« , a réagi le Premier ministre australien Anthony Albanese, alors que la Maison Blanche reste aphone sur le sujet.

« La guerre commerciale la plus stupide de l’histoire »

Selon de nombreux observateurs, ces cas insolites et pas du tout exhaustifs mettent en lumière la dimension systématique de l’offensive commerciale lancée par l’administration Trump. Ce que le Wall Street Journal (WSJ) n’a pas hésité à qualifier de « guerre commerciale la plus stupide de l’histoire ».

« M. Trump donne parfois l’impression que les États-Unis ne devraient rien importer du tout, que l’Amérique peut être une économie parfaitement fermée fabriquant tout chez elle. Cela s’appelle l’autarcie, et ce n’est pas le monde dans lequel nous vivons, ni celui dans lequel nous voudrions vivre, comme M. Trump pourrait bientôt le découvrir« , tonnait ce quotidien proche des milieux de la finance dans un cinglant éditorial publié début février.

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La rédaction Houssou
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