Salah marque contre l’UEFA

La star de Liverpool interpelle l’instance européenne sur son hommage édulcoré au footballeur palestinien Suleiman Al-Obeid, tué dans une frappe israélienne à Gaza.

« Pouvez-vous nous dire comment il est mort, où, et pourquoi ? ». C’est par ce message posté sur X, samedi 9 août, que Mohamed Salah a interpellé l’UEFA sur les circonstances de la mort de Suleiman al-Obeid.

Le footballeur de 41 ans, surnommé le « Pelé palestinien », était décédé trois jours plus tôt. L’instance européenne lui rendait ainsi hommage en saluant « un talent qui a donné de l’espoir à d’innombrables enfants, même dans les moments les plus sombres ».

Le message de Salah transcende la simple critique d’un hommage institutionnel de la part de l’UEFA. Sa question rhétorique constitue un appel à la conscience collective face au conflit israélo-palestinien qui n’en finit plus, avec son lot de victimes, dans une quasi indifférence.

Selon la Fédération palestinienne de football (FPF), Al-Obeid a été tué par des frappes de l’armée israélienne visant des Palestiniens qui attendaient de recevoir une aide humanitaire, mercredi 6 août dans le sud de Gaza.

Un silence assourdissant face aux réalités du terrain

Cette star de l’équipe nationale palestinienne (24 sélections) s’ajoute donc à la longue liste de plus de 60 000 morts enregistrées depuis la résurgence du conflit, le 7 octobre 2023, avec l’attaque du Hamas. Dans ce lot, figurent 325 joueurs, entraîneurs, administrateurs, arbitres et dirigeants de clubs du football palestinien.

La réaction de Salah s’inscrit dans une démarche cohérente. Depuis le début du conflit actuel, l’attaquant de 33 ans n’a jamais caché son soutien à la cause palestinienne, plaidant régulièrement pour l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza.

Son statut de superstar mondiale du football lui confère une tribune unique, qu’il utilise pour porter une parole souvent inaudible dans les médias mainstream. La sortie du capitaine de la sélection nationale égyptienne met par ailleurs en lumière les tensions croissantes autour de la couverture médiatique du conflit israélo-palestinien dans le sport en général.

Le football comme reflet de la société

Le silence de l’UEFA et des autres organisations est interprété par certains comme une forme de complicité passive, tandis que d’autres y voient une tentative de maintenir la neutralité politique du sport.

Basil McDaddy, fondateur du site footballpalestine.com, défend l’idée que le football ne peut rester neutre face aux enjeux sociétaux majeurs. « Le football est une extension de la société« , affirme-t-il sur les antennes d’Al Jazeera.

Il prédit que, à mesure que les voix s’élèveront au niveau populaire pour réclamer une action concernant la situation à Gaza, les clubs de football n’auront d’autre choix que de répondre aux demandes de leurs supporters.

En réclamant la vérité sur la mort d’Al-Obeid, Salah pose une question fondamentale : peut-on célébrer la mémoire d’une victime sans nommer ses bourreaux ?

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La rédaction Houssou
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