Baptisée B5, une école de management se propose dès octobre prochain de former les futurs leaders de la Bretagne. La formation se fera surtout à destination du monde rural (agriculture et agroalimentaire).
Faire émerger une nouvelle génération de leaders et d’entrepreneurs en Bretagne : c’est le projet de l’école B5 officiellement lancé le jeudi 4 juin, à Rennes. Cet établissement, qui s’installera au cœur du lycée Saint-Exupéry, se propose de former des managers prêts à s’investir dans les entreprises de la région. Parmi les promoteurs du projet, l’ancien industriel Alain Glon, le producteur audiovisuel et événementiel Jakez Bernard, l’académicien Erik Orsenna, l’ancien PDG du groupe Essilor Xavier Fontanet, l’anthropologue Aziliz Gouez, la présidente de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor Danielle Even ou encore Karim Boudjema, chirurgien rennais spécialiste des greffes de foie. Ces personnalités pensent que la Bretagne a besoin de renouveler ses « leaders » pour assurer son avenir économique.
Une tradition de dirigeants visionnaires
« Il y a une absence de leader en Bretagne actuellement. Le système de ruissellement est arrivé au bout. Il nous faut former des leaders, des gens avec une capacité d’enthousiasme, faire en sorte que ceux qui prennent des risques vivent mieux », a déclaré Alain Glon, ex patron du groupe Altho (qui produit notamment les chips Bret’s). « La Bretagne a toujours été performante quand elle avait des gens qui avaient une vision, tant sur le plan économique que politique. On a vu pas mal d’autodidactes émerger, des gens souvent issus de la ruralité », glisse Jakez Bernard, en référence à Louis Le Duff, François Pinault ou Jean-Yves Le Drian.
Une formation de 9 mois totalement gratuite et rémunérée
La pédagogie de la nouvelle école, également appelée Skor ar Sell (l’école de la vision), repose pour l’essentiel sur la transmission, le collaboratif et la pratique en immersion. En effet, l’école B5 (en référence aux 5 départements de la Bretagne) va prôner le « learning by doing », c’est-à-dire apprendre en faisant, avec la confrontation poussée de la théorie et de la pratique. Cet « ENA bretonne » accueillera en octobre prochain une vingtaine d’étudiants. Ils suivront une formation de 9 mois totalement gratuite et rémunérée, à la faveur d’un contrat d’apprentissage.
Si l’agriculture et l’agroalimentaire restent la priorité, le directeur de l’école, Jean-Marc Esneault promet qu’il n’existera « pas de profil type ». « On ira plutôt vers les gens qui sortent du lot », a-t-il souligné. Les étudiants sélectionnés devront simplement affirmer une vision prospective pour la Bretagne et ses territoires. Réalisée en alternance, la formation sera financée par les entreprises de la région qui accueilleront les futurs talents. Une centaine de sociétés auraient déjà donné leur feu vert.