L’autorité régionale des transports va ouvrir, dans les prochains mois, 1500 lignes de bus en Ile-de-France à la concurrence. Cette décision posera de nombreuses questions concernant le statut des salariés de la RATP qui passeront chez les nouveaux venus.
Repartir le gâteau entre plusieurs opérateurs
Pressée par la Commission européenne, l’autorité régionale des transports va ouvrir à la concurrence 1 500 lignes de bus en Île de France. Cette décision devrait redistribuer les cartes dans le marché de la région ou du moins à en modifier la cartographie. Jusqu’ici le transport en Ile-de-France est géré par deux principaux groupes, sous la supervision d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) qui dépense 2,3 milliards d’euros par an pour faire rouler les bus de la zone. Ces entreprises sont la RATP (19.000 salariés) qui opère à Paris et dans la proche banlieue et Optile (10.000 employés) présente dans toute la grande couronne et dont l’exploitation est répartie en 140 contrats entre Transdev qui en détient la moitié, Keolis (filiale de la SNCF, 20 %) et la RATP (10 %, via des filiales).
« La concurrence n’est pas une fin en soi »
L’autorité régionale des transports commencera par Optile, un marché de plus de 900 millions d’euros. Son réseau a été redécoupé en 39 lots par Ile-de-France Mobilités (IDFM). Des lots correspondent à des « bassins de vie », avec certains plus petits que d’autres, pour laisser une chance aux PME du transport d’exister à côté des grands groupes. Laurent Probst, directeur général d’IDFM, assure que « La concurrence n’est pas une fin en soi : c’est un levier pour améliorer le service aux usagers et exiger des opérateurs qu’ils offrent le meilleur service possible, tout en assurant un meilleur équilibre financier ». Et d’ajouter que « Les éventuelles économies réalisées grâce aux nouveaux contrats seront réinvesties pour renforcer l’offre. ».
Un premier appel d’offres déjà lancé
L’appel d’offres pour le premier lot a été lancé en 2018 pour un mini-réseau qui regroupera le futur tramway T9 et sept lignes de bus au sud-est de Paris. L’opérateur qui assurera la gestion de ce réseau sera connu cet été, et devra être opérationnel à partir du 1er janvier 2021. Transdev, Keolis et RATP se porteront également candidats à son exploitation.
Le statut des employés de la RATP en question
Le problème pour la RATP sera de gérer le passage de milliers de ses employés chez le concurrent puisqu’ils jouissent d’un statut particulier. La Loi d’orientation des mobilités (LOM) fixera le cadre du transfert de ces personnels si la RATP perd des lignes de bus. Si les employés refusent d’être transférés au nouvel opérateur d’une ligne, la LOM prévoit qu’ils seront licenciés aux frais de la nouvelle société. Une disposition qui n’est pas du goût des futurs opérateurs.