Après le lancement des neuvième et dixième satellites de Galileo dans la nuit du 10 au 11 septembre 2015, deux nouveaux satellites rejoindront la constellation en décembre.
Un système de géolocalisation européen
A l’heure actuelle, le monopole de la géolocalisation par satellites est détenu par les américains avec le GPS (« Global Positioning System »), suivis par les russes et leur « Glonass ». Tous deux conçus pendant la guerre froide, ces systèmes de position utilisent des satellites gravitant en orbite autour de la Terre. Ces satellites sont capables d’émettre des ondes radio qui sont ensuite captées par des récepteurs GPS. Problème : ces systèmes ont créé une forte dépendance de l’Europe, ce qui n’est pas souhaitable quand on sait que le GPS est également utilisé dans la Marine, dans l’aéronautique et dans le domaine militaire. Au début des années 2000, l’Union Européenne a donc mis en place le projet Galileo qui consiste à reprendre le même principe de fonctionnement que le GPS tout en envoyant ses propres satellites. Au total, 30 appareils devraient être lancés dans l’espace d’ici 2020 (27 en fonctionnement et 3 en réserve). Répartis sur trois orbites circulaires différentes, ils permettront de maintenir un système de qualité même en cas de perte d’un satellite.
Des lancements qui s’accélèrent
Dans la nuit du 10 au 11 septembre dernier, les neuvième et dixième satellites ont rejoint leur place dans la constellation à bord de la fusée russe Soyouz. Le voyage, d’une durée de 3 heures et 48 minutes, s’est finalement achevé sur une note positive avec le succès de la mission. Le projet était pourtant mal engagé avec l’échec du lancement des satellites 5 et 6 en août 2014, envoyé sur la mauvaise orbite. La commission d’enquête avait alors conclu à un gel du carburant dans l’étage supérieur de la fusée Soyouz, due à un contact indésirable entre deux tuyauteries. Une adaptation avait heureusement permis d’amener les deux satellites sur des orbites compatibles avec le projet. Sept mois plus tard, le lancement des sixième et septième satellites s’est effectué sans encombre. « Je suis ravi (…), de vous dire que Adam et Anastasia sont bien sur l’orbite où ils devaient être », avait alors déclaré Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace. Depuis, le déploiement des satellites s’intensifie. Les deux premiers avaient été lancés le 21 octobre 2011. Quatre ans plus tard, 10 satellites, sur les 30 annoncés sont déjà positionnés.
Un nouveau tir prévu pour la fin de l’année
D’après le calendrier prévisionnel, le prochain tir devrait être effectué le 17 décembre par le lanceur Soyouz qui enverra dans l’espace deux engins de 700 kg. Puis ce sera la fusée Ariane 5 qui lancera cette fois non pas deux mais quatre satellites en une seule fois en octobre 2016. 16 Satellites devraient donc être en place d’ici la fin 2016, ce qui permettrait d’obtenir une disponibilité du tout nouveau système de géolocalisation à hauteur de 50 à 70% suivant le nombre de satellites en fonctionnement. Arianespace et l’Agence Spatiale Européenne prévoient également de lancer 2 nouveaux appareils avec Soyouz et 2 fois 4 satellites avec Ariane 5 entre 2017 et 2018.
Malgré quelques retards, le projet Galileo semble être sur la bonne voie et pourrait être opérationnel, comme prévu, en 2020.
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