Le milieu carcéral est fortement touché par le virus qui se répand aussi rapidement qu’à l’extérieur. La situation laisse le personnel et les autorités sous pression.
Les murs n’arrêtent pas le Covid-19 et les prisons françaises en font l’amère expérience. La deuxième vague de la pandémie progresse même plus rapidement que la première au sein du milieu carcéral. La situation est d’autant plus alarmante que nul n’est épargné. Prisonniers et personnel pénitentiaire sont frappés de plein fouet. À tel point que la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot, invite le ministre de la Justice à agir en mettant en place de nouvelles mesures d’allègement afin de limiter les dégâts. Car, plusieurs initiatives ont été entreprises en faveur du milieu carcéral en général depuis mars 2020 et l’apparition du virus. Les détenus ne se promènent plus sans masque, l’isolement est de rigueur pour les malades et autres cas contacts, les visites sont soumises à un protocole sanitaire strict.
Mais l’afflux de prisonniers favorisé par une délinquance en hausse dans le pays n’arrange pas la situation. Conséquence : des maisons d’arrêt frôlent les 130%, des détenus se retrouvent parfois sureffectif dans plusieurs centres de détention. D’autres, astreints au travail pénitentiaire, sont contraints de se déplacer parmi le reste de leur pair, alors que le virus aime les déplacements. Il n’est par ailleurs, pas rare que le personnel même suspecté d’être cas contact, soit sollicité à cause d’un manque d’effectif causé par l’infection de plusieurs gardiens.
Libérer des prisonniers
Plus que jamais sous pression, les responsables des maisons d’arrêt se retrouvent dans un jeu d’équilibrisme semblable à celui auquel se livrent les autorités concernant le reste de la population. Comment assurer la sécurité des détenus sans mettre à mal leur quiétude. Pour beaucoup, il faudrait appliquer la même recette du désengorgement qu’au printemps dernier quand des prisonniers avaient été libérés. Plus de 12 000 personnes avaient été notamment relâchées au 6 mai 2020. A la grande satisfaction des ONG et autres organisations de défense des droits humains. D’autres voix en revanche, à l’image de celles des magistrats, s’étaient levées contre cette décision. Beaucoup avaient mis en avant les risques qu’une libération de détenus d’aussi grande ampleur pouvait constituer pour la sécurité de la population. Surtout que l’État ne disposait d’aucun moyen de contrôler ceux qui étaient sortis.
Les autorités sont à nouveau contraintes de trouver une parade afin d’enrayer les contaminations derrière les barreaux.