Madame le Pen, présidente du Rassemblement national (ex-Front National) a publié l’ordonnance lui imposant un examen qu’elle juge « totalitaire » dans le cadre d’une procédure judiciaire pour avoir partagé sur les réseaux sociaux des images de meurtre commis par Daesh.
Il y a près de trois ans, Marine le Pen avait publié sur Twitter des photos d’exécutions par le groupe islamiste. Elle avait par la suite perdu son immunité parlementaire et était mise en examen pour « diffusion de message violent accessible à un mineur » en mars 2018, à l’instar de son collègue député RN Gilbert Collard. La députée a réagi sur Twitter en déclarant « C’est proprement hallucinant. Ce régime commence vraiment à faire peur ».
L’ordonnance en question, en date du 11 septembre 2018, demande d’effectuer un examen psychiatrique « dans les délais les plus brefs » afin de déterminer « si elle est en mesure de comprendre les propos et de répondre aux questions » et si « l’infraction reprochée au sujet est en relation avec des éléments factuels ou biographiques de l’intéressé ». Toujours sur twitter, la principale intéressée a écrit : « Je croyais avoir eu droit à tout : eh bien non ! Pour avoir dénoncé les horreurs de Daech par tweets, la ’’justice’’ me soumet à une expertise psychiatrique ! Jusqu’où vont-ils aller ?! ».
Gilbert Collard, soumis à la même procédure, a déclaré : « On veut faire passer pour fous ceux qui dénoncent les crimes de Daech : c’est la psychiatrisation de l’opinion politique. Le premier qui dit la vérité doit être interné ». Jacky Coulon, secrétaire de l’Union syndicale des magistrats affirme que « L’argument de l’acharnement judiciaire ne tient donc pas du tout. C’est une personnalité politique, mais on ne peut pas dire qu’il s’agit d’une décision politique »