Donald Trump a choisi Amy Coney Barrett pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême. Avec la nomination de cette catholique fervente, le président américain a donné satisfaction à la droite chrétienne.
Après Neil Gorsuch en 2017 et Brett Kavanaugh en 2018, Donald Trump a nommé, samedi 26 septembre, un troisième membre conservateur à la Cour suprême. Il s’agit de la fervente catholique Amy Coney Barrett qui remplace Ruth Bader Ginsburg, décédée le 18 septembre dernier. Selon les termes de la Constitution des États-Unis, il appartient au Sénat (à majorité républicaine) de confirmer cette nomination. La procédure prévoit, après une enquête minutieuse du FBI, des auditions devant le comité judiciaire du Sénat, avant un vote de tous les élus en séance plénière. Selon Mitch McConnell, président de la chambre haute et allié de Donald Trump, les premières auditions peuvent avoir lieu dès le lundi 12 octobre, avant un vote final à la fin du mois. Soit quelques jours à peine avant l’élection présidentielle, qui se déroulera le 3 novembre.
Enseignante de droit pendant 15 ans
Née en 1972 à La Nouvelle-Orléans dans une famille de sept enfants, Amy Coney a fini ses études secondaires en 1990. Elle a ensuite étudié la littérature au Rhodes College pendant quatre ans, puis le droit à l’université Notre-Dame-du-Lac, prestigieux établissement catholique dont elle sort diplômée en 1997. Après avoir un temps travaillé à la Cour suprême à Washington comme assistante de justice, elle opte pour une carrière académique, dès le début des années 2000. Elle a alors retrouvé l’Université Notre-Dame, où elle a enseigné pendant près de 15 ans, tout en publiant de nombreux articles et essais, dans lesquels elle expose sa vision conservatrice du droit et de la Constitution américaine.
Dans les papiers de Trump depuis quelques années
Dans les années 2000 et à partir de 2014, elle fait partie de la Federalist Society, une puissante organisation de juristes conservateurs, qu’elle quitte en 2017. Cette année-là, Amy Coney est nommée par Donald Trump à la Cour d’appel fédérale pour le 7e circuit, installée à Chicago et en charge de plusieurs États du Midwest (Illinois, Indiana et Wisconsin). Elle est confirmée par le Sénat le 31 octobre 2017 (55 voix pour, 43 contre) et prend ses fonctions le 2 novembre 2017. L’année suivante, le président républicain avait un temps envisagé de la nommer à la Cour suprême, avant de choisir Brett Kavanaugh.
« Le dogme religieux vit bruyamment en vous »
À noter, Amy Coney Barrett a travaillé comme assistante du juge Antonin Scalia, épousant sa conception originaliste de la Constitution américaine. Celle-ci veut qu’on lise les textes de loi uniquement à la lumière de ce qu’ils signifiaient à l’époque de leur rédaction, et non en interprétant les intentions du législateur, ou des auteurs de la Constitution, à la lumière de la réalité d’aujourd’hui. L’avocate de 48 ans s’est ainsi prononcée à plusieurs reprises en faveur d’une lecture ample du deuxième amendement de la Constitution, consacré au port d’arme, au nom du « droit naturel à l’autodéfense ».
Fervente catholique, ses positions anti-avortement et sa proximité avec des groupes religieux tels que People of Praise lui ont valu des attaques de la part des élus démocrates, dont la sénatrice Dianne Feinstein qui dénonce « son dogmatisme religieux ». « Le dogme religieux vit bruyamment en vous », lui avait-elle reproché, inquiète pour la séparation de l’Église et de l’État. Amy Coney Barrett avait assuré faire la distinction entre sa foi et « ses responsabilités de juge ».
Mère de 7 enfants
Amy Coney Barrett est mariée depuis 1999 à Jesse Barrett (lui aussi catholique pratiquant) et a sept enfants, dont deux ont été adoptés et sont originaires d’Haïti. L’enfant le plus jeune souffre de trisomie 21.