Emmanuel Macron de retour en 2032 ?

Le chef de l’État, en fin de second mandat, a récemment donné rendez-vous aux jeunes de son parti pour les dix prochaines années, éclipsant au passage les ambitions de Gabriel Attal qui aspire à lui succéder.

Emmanuel Macron a fait une apparition remarquée le 5 juillet au Cirque d’Hiver devant ses jeunes soutiens des « Jeunes en marche » (ex-« Jeunes avec Macron »).

« Je suis venu dire que ça n’était pas fini. J’ai encore besoin de vous pendant deux ans, cinq ans, pendant 10 ans« , a-t-il déclaré, provoquant interrogations et commentaires dans l’opinion française. Le président est pourtant à deux ans du terme de son second et dernier mandat.

Mais si la Constitution l’empêche de se représenter une troisième fois consécutive en 2027, rien ne l’interdit pour 2032. La loi fondamentale autorise en effet un ancien président à se porter candidat après une interruption de mandat, même après deux mandats consécutifs.

Cette possibilité juridique nourrit-elle les ambitions d’Emmanuel Macron ? L’hypothèse n’est pas à exclure, compte tenu du rapport particulier des hommes politiques français au pouvoir.

Le syndrome du président éternel

« Je suis le premier président de notre histoire qui n’a pas le droit constitutionnellement de se représenter« , avait déclaré le chef de l’État le 13 mai sur TF1, interrogé sur une éventuelle candidature en 2032. « Je me battrai jusqu’au bout et puis quand j’aurai fini, ben je réfléchirai à la suite« , avait-il ajouté, au grand dam de l’historien Jean Garrigues.

« Cette difficulté à quitter le pouvoir et cette faculté à envisager l’éternel retour est très caractéristique de la vie politique française« , souligne ce dernier dans les colonnes du Monde, dénonçant une « hubris » d’une « banalité » confondante sous la Ve République.

De Valéry Giscard d’Estaing à François Hollande en passant par Nicolas Sarkozy, tous les prédécesseurs de Macron ont caressé l’espoir d’un retour au pouvoir, sans jamais y parvenir. À moins que Hollande ne déjoue les pronostics en 2027.

Héritiers ? Mais quels héritiers ?

Mais le fondateur de Renaissance (ex-En Marche) entend bien jouer les premiers rôles bien au-delà de son second mandat. Cette stratégie passe par une entreprise de délégitimation de ceux qui aspirent à lui succéder.

À commencer par Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance et ancien Premier ministre, dont les yeux sont plus que jamais rivés sur la prochaine élection présidentielle. De quoi susciter l’ire de Macron, qui dénonce ceux qui passent « leur temps à parler de 2027, à ne rien faire, à être dans les calculs, à être dans les divisions ».

« Attal menaçait de faire une OPA sur les jeunes macronistes, Macron lui a barré la route« , décrypte Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po, dans Le Monde. Au risque de fragiliser davantage son propre camp ?

Vous faites le buzz !

La rédaction Houssou
Up Next

Related Posts