Alors que le gouvernement planche lundi sur les ultimes arbitrages de sa feuille de route sur le déconfinement, prévu le 11 mai prochain, le personnel soignant redoute une seconde vague de l’épidémie de coronavirus à cause des transports. Rémi Salomon, le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), estime que le métro est une « zone à hauts risques ».
Rendre obligatoire le port du masque
Le gouvernement planche ce lundi sur son plan pour sortir la France du confinement à partir du 11 mai, en donnant notamment des pistes sur les transports. Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), interrogé samedi 25 avril sur franceinfo, tire la sonnette d’alarme sur une densité humaine dans les transports. « On a des métros ou des bus avec une densité humaine, une foule, les gens les uns contre les autres. C’est évidemment un risque majeur de voir le virus circuler beaucoup plus rapidement. Les transports en commun sont à l’évidence une zone à hauts risques », a-t-il averti.
Redoutant une deuxième vague de l’épidémie de coronavirus, il prône le port du masque obligatoire, car cet équipement « limite grandement la circulation du virus » quand il est efficace et bien porté. Rémi Salomon suggère également le respect de la distanciation sociale dans les transports en commun.
« Une deuxième vague serait terrible »
Le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) préconise en outre d’« étaler les horaires de travail », parce qu’il faut éviter que tout le monde commence le travail à la même heure. « Si on étale les heures de travail, certainement on diminuera la densité humaine, mathématiquement c’est implacable », a-t-il calculé. Il a conscience que « c’est compliqué à faire », mais ce serait « infiniment plus compliqué » de faire face à une deuxième vague. « Vous imaginez si on a une deuxième vague au mois de juin ou juillet de redemander aux gens de se reconfiner cet été », souligne Rémi Salomon. Il craint par ailleurs que les « hôpitaux se remettent difficilement de cette première vague », qui « serait terrible ».
Le Covid-19 a causé 22 856 morts en France
Selon le bilan communiqué de la direction générale de la santé (DGS), dimanche 26 avril, l’épidémie de Covid-19 a fait au moins 22 856 morts en France. Et le taux de mortalité des patients atteints du Covid-19 en réanimation s’établit entre 30 % et 40 %, selon les données du réseau européen de ventilation artificielle, loin des 10 % évoqués par le gouvernement.