La deuxième banque suisse perd sur fond de défaut d’exemplarité son président, moins d’un an après l’arrivée de ce dernier pourtant censée redorer l’image très abîmée de la boîte.
Credit Suisse semble s’engluer dans la fange. Après une année 2021 décevante, la banque suisse commence 2022 avec un nouveau scandale : la démission forcée de son président Antonio Horta-Osório. Ce départ annoncé dans la nuit de dimanche à lundi intervient quelques semaines après la parution dans la presse d’information faisant état d’un manque d’exemplarité de la part du banquier portugais. Ce dernier a notamment enfreint à de multiples reprises l’an dernier les règles de quarantaine en plein Covid pour ses déplacements personnels, qui plus est, avec le jet privé de l’entreprise.
Confondu par une enquête internet de Credit Suisse dont aucun détail n’a été révélé, le quinquagénaire a remis sa démission au Conseil d’administration qui l’a acceptée. Il est remplacé avec effet immédiat par Axel Lehmann, un ancien d’UBS qui a également passé près de deux décennies chez Zurich Insurance.
Retour à la case départ ?
Le Suisse de 62 ans, patron depuis octobre seulement du portefeuille de la gestion des risques, a déclaré ce lundi 17 janvier à en croire Reuters, qu’aucun bouleversement n’était prévu par la banque. Autrement dit, la restructuration enclenchée il y a quelques mois va suivre son cours.
Difficile pourtant de ne pas voir à travers la chute en plein vol d’Antonio Horta-Osório un mauvais coup du sort, un accroc susceptible d’annihiler les efforts entrepris par la banque depuis peu pour tenter de redorer son image et ainsi repartir de l’avant sur de bonnes bases après les récentes secousses.
Multiples scandales
Le président déchu avait en effet été désigné il y a huit mois à peine dans la foulée de la déflagration causée par les déboires d’Archegos et de Greensill Capital. Ces deux sociétés, clients de Credit Suisse, avaient plombé le numéro deux helvète à travers leur faillite respective. Le coût estimé du préjudice causé par le premier dépassant les quatre milliards de francs suisses. Sans compter les multiples défaillances au plus haut niveau de la banque dévoilées par les multiples informations dans la presse.
Cette situation, Horta-Osório s’était promis de la réparer à son arrivée à travers une réorganisation de la gestion de risque de Crédit Suisse notamment. C’était avant qu’il ne tombe dans les travers du désormais fragile géant de la finance suisse. Le groupe a enregistré ces dernières années, jusqu’à cinq scandales différents, entre fraude sur les obligations et espionnage d’un de ses ex-employés.
Axel Lehmann a du pain sur planche.