Bitcoin, Litecoin, Namecoin… : les crypto-monnaies se valent-elles toutes ?

Si le Bitcoin jouit d’une renommée internationale, des centaines d’autres monnaies décentralisées existent. Elles sont la plupart du temps classées selon leur mode de fonctionnement et en particulier suivant l’algorithme sur lequel elles reposent.

Nous choisirons ici de les présenter d’un point de vue de leur utilisation sans toutefois oublier que certains professionnels et spécialistes réalisent du « minage », un procédé qui consiste à mettre à disposition du réseau son ordinateur pour réaliser des calculs mathématiques qui permettront à la fois de créer de nouvelles unités monétaires, et de confirmer une transaction. Plus le matériel utilisé est puissant, plus les calculs ont de chance d’être corrects, et plus les « mineurs » peuvent gagner des bitcoins – ou des unités de la monnaie décentralisée en question.

Le Bitcoin, première monnaie décentralisée

S’inspirant des concepts de b-money de Wei Dai (1999) et de bitgold de Nick Szabo (2005), le Bitcoin a été créé officiellement en 2009 par Satoshi Nakamoto (un inconnu ou groupe d’inconnus). Il s’agit de la crypto-monnaie la plus utilisée dans le monde. Forte de son modèle de confiance, cette monnaie décentralisée compte sur la puissance de calculs de plusieurs serveurs pour déterminer la légitimité d’une chaîne de transactions. C’est la plus grande capitalisation boursière. Elle se chiffre à plus de 4,6 milliards d’euros. A l’heure actuelle, Sa valeur évoluant selon le cours de la monnaie, 1 BTC vaut 314,8 euros.

Il est possible de procéder directement à un paiement sans demander la conversion des bitcoins en euros sur WordPress ou encore le site de stockage en ligne Mega. Le site lebitcoin.fr référence plus de 100 sites et commerces qui acceptent ce moyen de paiement. A noter toutefois que certains pays ont prohibé cette monnaie décentralisée, le premier étant la Thaïlande. En Chine, la Banque Centrale interdit les transactions en bitcoin aux banques locales fin 2013. Suivent ensuite la Russie et les Etats-Unis qui l’interdisent entièrement sur leur territoire, ne la reconnaissant pas comme une monnaie officielle fiable et contrôlable.

Les monnaies qui apportent une amélioration ou une innovation

Ces crypto-monnaies sont décrites comme de réelles alternatives au Bitcoin. Le Litecoin est la plus connue d’entre elles et celle qui s’apparente le plus au Bitcoin. On considère d’ailleurs généralement qu’elle peut être associée à une monnaie en argent, le Bitcoin étant alors en or. Le Litecoin a été créé par Coblee en 2011. Il s’agit de la première monnaie décentralisée fondée sur l’algorithme de hachage Script, ce qui le différencie de la preuve de travail du Bitcoin qui est SHA-256. Script a été conçu afin d’éviter aux mineurs la course au hardware propre au Bitcoin. D’autre part, les validations des transactions sont plus rapides à confirmer et présentent une meilleure efficacité de stockage (en particulier grâce à des blocs plus courts à valider). Actuellement, 1 LTC vaut 2,97 euros (cours actuel).

Créé en 2012 par Sunny King, le Peercoin se base non plus sur une preuve de travail mais sur une preuve de part. Pour simplifier, c’est une forme de preuve de possession de monnaie qui permet de garantir une bonne partie de la sécurité du réseau. (explication par Sunny King lui-même – PDF). Peercoin est la huitième plus grande capitalisation boursière avec plus de 8 millions d’euros. Contrairement à Bitcoin, Namecoin et Litecoin, Peercoin ne limite pas le nombre de pièces possibles. Toutefois, son taux d’inflation annuel est plafonné à 1%.

On peut également classer dans cette catégorie Blackcoin (actuellement vingtième plus grande capitalisation boursière avec plus d’1,7 millions d’euros), Darkcoin, Megacoin ou encore Digibyte.

Les Bitcoins 2.0

Les crypto-monnaies généralement appelées « Bitcoin 2.0 » ne sont plus vraiment comparables aux monnaies décentralisées type Bitcoin ou Litecoin dans le sens où elles visent le remplacement des systèmes financiers existants. Ce ne sont plus de simples moyens de paiement mais se revendiquent d’avantage en tant que plateformes qui généralisent les principes fondateurs des crypto-monnaies comme la décentralisation et la sécurisation à diverses applications type marchés décentralisés ou actifs cotés et échangeables. Du fait de leur complexité plus élevée, leur utilisation se tourne plutôt vers des professionnels.

Parmi ces crypto-monnaies se trouvent NXT, qui repose sur le principe de la « Proof of Stake » (PoS), c’est-à-dire de la preuve d’enjeu. Actuellement onzième en termes de capitalisation boursière avec plus de 5,8 millions d’euros, le NXT est un peu différent du Bitcoin. Pour avoir plus de NXT, il faut soit les conserver soit les échanger dans un processus appelé ‘forging’. Cette crypto-monnaie se distingue également des autres citées précédemment dans le fait qu’elle ne nécessite pas d’investir dans du matériel informatique très puissant, ni de consommer énormément d’énergie électrique supplémentaire. Sa grande particularité (et sa fierté) est d’être conçue à partir d’un code source entièrement écrit pour l’occasion, alors que ses concurrents réécrivent généralement une partie du code Bitcoin.

Dans la même catégorie se trouvent par exemple Ethereum, Ripple, Bitshares ou encore Stellar.

Les crypto-monnaies fantômes

L’anonymat est revendiqué par un certain nombre d’utilisateurs de crypto-monnaies comme étant un droit fondamental. En se justifiant par les zones d’ombres qui peuvent apparaitre sur la personne qui paie un achat par billets ou monnaie, des crypto-monnaies se sont aujourd’hui déclarées anonymes. Elles créent ainsi un net fossé avec les moyens plus traditionnels de paiement en ligne comme Paypal où certaines données sont indéniablement collectées pour garantir l’identification du client. Il en existe de nombreuses mais nous ne citerons que les principales : Bytecoin, Monero, Shadow, Anoncoin, BitcoinDark ou encore StealthCoin.

Les crypto-monnaies « sociales »

Ce sont des moyens de micro-paiement assez simples qui consistent à pouvoir s’échanger des petites sommes entre internautes, en particulier sur les réseaux sociaux. Certains appellent cela des « pourboires sociaux » (‘social tipping’). Ce type de monnaies décentralisées n’est pas destiné à réaliser des achats dans des magasins mais reste tout de même intéressant à citer. On y retrouve le Dogecoin, le Reddcoin, le Sendcoin, le Neucoin ou encore le Gemz. A titre informatif, le Dogecoin est une capitalisation boursière de plus de 12,6 millions d’euros et se trouve donc à la sixième place du classement.

D’autres monnaies diverses et variées

Les crypto-monnaies sont extrêmement nombreuses et il est donc impossible de toutes les nommer. On pourra toutefois évoquer celles qui sont spécifiques à un pays bien ciblé comme SpainCoin (qui vise uniquement les espagnols) ou Auroracoin (qui vise l’Islande), ou encore celles qui se destinent exclusivement à l’achat de biens ou de services comme QuicksilverCoin (qui s’utilise uniquement pour régler les trajets en taxi). Mais la liste est bien plus longue…

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