L’échange de cryptomonnaies et son fondateur Changpeng Zhao, reconnus coupables d’actes criminels aux États-Unis, souhaiteraient voir l’étau de la justice américaine se desserrer autour d’eux, en échange de faveurs commerciales pour le nouveau locataire de la Maison Blanche.
Donald Trump adore les deals et son élection à la tête des États-Unis n’est manifestement pas près de changer cela. Selon une information exclusive du Wall Street Journal (WSJ), des représentants de la famille présidentielle américaine ont mené des discussions avec la plateforme d’échange de cryptomonnaies Binance, dans le cadre d’un accord donnant-donnant.
Les négociations ouvriraient la voie à une prise de participation de la famille Trump dans la branche américaine de Binance en échange d’une réhabilitation de l’entreprise reconnue coupable en 2023 de violation des exigences anti-blanchiment d’argent aux États-Unis.
La plateforme, principal lieu d’échange des monnaies numériques au monde, a en effet été accusée par le Département de la Justice d’avoir aidé des utilisateurs à contourner les sanctions internationales et facilité le transfert d’argent pour des criminels et des terroristes.
Des faits impliquant 1,6 million de transactions d’après l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), l’agence américaine du Département du Trésor chargée de la gestion et de l’exécution des sanctions économiques et commerciales.
Changpeng Zhao en quête de grâce
Parallèlement, le fondateur milliardaire de Binance, Changpeng Zhao, plus connu sous le nom de CZ, pousserait le camp présidentiel afin d’obtenir une grâce après avoir purgé quatre mois de prison pour des accusations connexes.
Si l’accord aboutit, la participation de la famille Trump pourrait prendre diverses formes, à en croire le WSJ. Le journal cite notamment un investissement via World Liberty Financial, une entreprise de cryptomonnaies lancée en septembre dernier par Donald Trump, ses fils et Steve Witkoff, ami de longue date de Trump devenu son principal négociateur au Moyen-Orient et pour la guerre en Ukraine.
Ce dernier aurait d’ailleurs pris part aux négociations, selon des sources consultées par le Wall Street Journal. Mais un responsable de l’administration a démenti son implication.
Le conflit d’intérêts à plein nez
Pour la famille présidentielle, une participation dans Binance serait l’opportunité d’élargir le champ de leurs intérêts commerciaux. Cela semble lui tenir particulièrement à cœur alors que Donald Trump – et son épouse Melania dans une moindre mesure – s’emploie chaque jour davantage à repousser la frontière entre la gestion de l’État et ses entreprises.
Parallèlement, un deal donnerait à CZ qui vit désormais à Abu Dhabi depuis sa sortie de prison d’après le WSJ, la possibilité de s’occuper plus facilement de ses activités à l’international.
En effet, sa situation de criminel condamné est une entrave majeure pour Binance engagée dans une démarche de courtisanerie vis-à-vis des régulateurs à travers le monde.