Le géant du e-commerce est sous le feu des projecteurs en raison de l’inconduite sexuelle présumée d’un de ses responsables. Une bien mauvaise affaire pour une firme en situation délicate depuis quelques mois.
C’est une affaire qui met Alibaba dans l’embarras et en rajoute à sa mauvaise passe. L’entreprise spécialisée dans la vente en ligne abriterait en son sein et en toute impunité, un violeur présumé. C’est en tout cas ce qu’affirme une de ses employées dans une note interne le week-end dernier. Selon cette dernière, le nommé Wang Chengwen, son superviseur, aurait après l’avoir rendue saoule, abusé d’elle le 27 juillet dernier lors d’un séjour de travail dans la ville chinoise de Jinan. La plaignante se souvient notamment s’être réveillée nue dans sa chambre d’hôtel après une nuit passée à se débattre de l’étreinte de son agresseur sur son corps.
L’accusatrice identifiable par ses collègues, affirme avoir notifié l’affaire à sa hiérarchie, sans succès. Les responsables d’Alibaba auraient en effet coupé court à sa demande d’interpellation du mis en cause. Mais pas la police qui s’est depuis saisie de l’affaire en procédant à la mise en garde à vue de Wang Chengwen pour les besoins de l’enquête, le 27 juillet dernier. Selon les bribes d’informations parues dans la presse chinoise, l’intéressé nie toute conduite inappropriée envers son accusatrice, indiquant qu’elle a au contraire initié un contact sexuel.
Une entreprise sous pression
La révélation de l’affaire suscite une onde de choc dans toute la Chine, un pays où la parole des victimes d’abus sexuel se libère timidement malgré les pesanteurs sociétales. L’impunité étouffant pour l’heure la plupart des scandales. Sur les réseaux sociaux, le sujet était parmi les plus commentés ces derniers jours. Davantage au sein d’Alibaba où plus de 6 000 employés ont manifesté leur soutien à la présumée victime en demandant l’ouverture d’une cellule d’écoute pour de tels cas dans l’entreprise.
Une entreprise également mise à mal malgré la suspension de Wang Chengwen le temps de l’enquête. Le patron Daniel Zhang s’est notamment dit dans une note via l’intranet d’Alibaba, consterné par ces accusations, pointant du doigt le laxisme des ressources humaines face à une affaire qui ne pouvait guère tomber au pire moment.
Victime de l’offensive de Pékin contre les mastodontes de la tech locale, la firme a perdu son fondateur historique Jack Ma devenu depuis aphone, de même que des milliards de dollars dus aux amendes infligées par Pékin.
Ce nouveau #MeToo va-t-il faire définitivement péricliter le géant autrefois une fierté nationale ?