Il y a quinze jours disparaissait le journaliste saoudien d’opposition Jamal Khashoggi. Rapidement signalé disparu puis assassiné, de nombreuses zones d’ombres perdurent. Il aurait été torturé et découpé à Istanbul au sein même de son consulat par un commando des services secrets de son pays selon la presse turque.
L’inertie occidentale est-elle entrain de se lever à propos de l’Arabie-Saoudite ? C’est ce que laisse à penser la décision de Bruno Le Maire de ne pas se rendre au « Davos du désert » déclarant « J’ai appelé hier mon homologue pour l’avertir que je ne participerai pas à ce forum. Je pense qu’il peut parfaitement comprendre que dans les circonstances actuelles, le ministre de l’Economie française ne se rende pas à Ryad ».
Des enregistrements auraient fuité et se sont retrouvés entre les mains du Yeni Safak, un journal turc progouvernemental. Sur l’une des bandes sons on entendrait le consul saoudien Mohammad Al-Otaibi qui a quitté Istanbul le mardi 16 octobre dire : « Faites ça dehors, vous allez m’attirer des problèmes ». Mais faire quoi ? Jamal Khashoggi aurait été affreusement torturé par un médecin des services secrets intégré dans un commando. Ses doigts auraient été coupé avant qu’il ne soit décapité. Il s’était rendu au consulat de son pays pour des démarches administratives en vue de son mariage avec une femme de nationalité turque.
Après avoir énergiquement nié la mort du journaliste, déclarant qu’il avait quitté rapidement et vivant le consulat, les officiels saoudiens ont « ont promis de demander des comptes à chacune des personnes dont leur enquête aura montré qu’elle doit rendre des comptes » a expliqué le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, envoyé à Ryad comme interlocuteur.