Le multimilliardaire américain devenu un des pourfendeurs de la politique d’immigration des États-Unis a un temps travaillé en toute illégalité dans le pays.
Vous connaissez sans doute Elon Musk, le bourreau de travail devenu entrepreneur à succès, crédité aujourd’hui d’une forte estimée à plus de 270 milliards de dollars, selon l’indice spécialisé de Bloomberg. Mais vous ignorez en revanche peut-être que cette richesse a pris racine dans l’illégalité.
Autrement dit, le PDG de Tesla, de X et de SpaceX a travaillé clandestinement à ses débuts sur le sol américain. C’est du moins ce que révèle une récente enquête explosive du Washington Post (le Post). Selon le quotidien qui s’appuie à la fois sur des témoignages et des documents juridiques, cela remonte à 1995.
Musk né dans la ville de Pretoria en Afrique et Canadien par sa mère, est arrivé à Palo Alto en Californie muni d’un visa étudiant pour l’université de Stanford. Mais au lieu de suivre les cours comme prévus, le jeune âgé d’une vingtaine d’années et déjà un peu fort-tête sur les bords, s’engage dans l’entrepreneuriat.
« Étant donné que j’étais étudiant, je bénéficiais d’une bourse d’études et d’une allocation, mais pour lancer la société, je ne possédais absolument aucun fonds« , raconte-t-il par exemple dans une interview datant de 1998.
Derrière le glamour
Cette sortie raconte son quotidien de forçat travaillant dans un « petit bureau miteux » et au « toit percé » dans le cadre du développement de Zip2, société cofondée avec son frère cadet Kimbal Musk devenue plus tard sa rampe de lancement dans l’entrepreneuriat.
Sauf que Musk n’avait légalement pas le droit de travailler sans inscription effective à l’université, comme le raconte au Washington Post, Derek Proudian, membre du conseil d’administration de Zip2 à l’époque et ancien directeur de la boîte.
« Leur situation administrative ne leur (les deux frères Musk) permettait pas d’être à la tête d’une entreprise de manière régulière sur le sol américain« , a-t-il ajouté, évoquant une situation d’angoisse potentiellement préjudiciable à l’époque à l‘entrée en bourse de Zip2.
L’ironique volte-face de l’ex-immigré illégal
Le statut d’immigré en situation irrégulière d’Elon Musk a été confirmé à plusieurs reprises ces dernières années par Kimbal. « Nous étions des immigrés illégaux », avait-il lancé sans détour en 2013, aux côtés de son frère.
« Je dirais que c’était une zone grise », avait pour sa part rétorqué Elon, comme pour nourrir une certaine ambiguïté. Cette révélation du Post intervient à un moment où le patron de Tesla fait feu de tout bois contre l’immigration aux États-Unis.
Avec notamment un soutien affiché au grand jour, notamment sur son réseau social X, aux thèses anti-migrants du candidat républicain à la Maison Blanche, Elon Musk. Une situation à la fois ironique et paradoxale.