Mohamed Amra, La Mouche prise dans la toile de Bucarest

Le trafiquant de drogue français appréhendé en Roumanie après neuf mois de cavale avait trouvé refuge dans un immeuble au standing insoupçonné pour un criminel recherché.

Qui l’eut cru ? Alors que Mohamed Amra plus connu sous le surnom « La Mouche » faisait l’objet de la traque des autorités policières françaises, l’homme de 30 ans impliqué dans au moins deux homicides se la coulait douce à Voluntari.

Dans cette ville située à proximité de Bucarest, la capitale de la Roumanie, celui qui faisait office depuis neuf mois, de fugitif le plus recherché de France, s’était établi dans un complexe résidentiel peu accessible pour les personnes qui n’en ont pas les moyens.

En effet, l’endroit ne manque pas d’opulence. Dépêchée sur place dans le cadre d’un reportage après l’arrestation de La Mouche, samedi 22 février dernier, l’équipe du Parisien y notamment décelé de nombreuses voitures luxueuses (Jaguar, Porsche, Lamborghini, etc.).

Quant aux résidents, ils arboraient manteaux à fourrure et doudounes de grandes marques, créant ainsi une atmosphère résolument bling-bling. Tout ce qui tranche avec l’image classique d’une cachette de fugitif.

Un résident discret

Le narcotrafiquant arrivé en Roumanie deux semaines plus tôt, y occupait un appartement avec balcon, loué pour une durée de six mois, avec trois mois de loyer réglés d’avance. Cela cadre avec l’étendue de la quantité de provisions, censées servir pour plusieurs semaines, retrouvées sur place.

« Le loyer mensuel d’un studio ici est à 500 euros. Pour un deux-pièces, c’est entre 700 et 1 000 euros. Et pour un F3, il faut compter entre 1 200 et 1 700 euros », détaille une propriétaire au sein de la résidence interrogée par Le Parisien.

La discrétion d’Amra pendant son séjour a été remarquable. Aucun voisin interrogé n’a souvenir de l’avoir croisé, malgré sa teinture rousse distinctive. « Des cheveux comme ça, je m’en serais rappelé », a même confié un résident.

Une destination mal choisie ?

Le complexe occupé par des chefs d’entreprise, des étudiants et des étrangers, est étroitement surveillé par des vigiles postés à l’entrée et effectuant des rondes régulières. As de quoi empêcher le fugitif d’y séjourner sans éveiller de soupçons.

À son arrestation, La Mouche a déclaré que la Roumanie n’était qu’un lieu de transit dans un voyage censé le conduire en Colombie. Il serait venu sur place pour les besoins d’une chirurgie esthétique afin de changer d’apparence.

Une thèse peu crédible selon les enquêteurs roumains. « Il n’y a aucun élément matériel, pas de rendez-vous dans une clinique », rétorque le porte-parole du ministère de l’Intérieur. « Il a cru, à tort, que la Roumanie était un repaire de voyous et d’interlopes », indique de son côté une source policière, citée par le Parisien.

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La rédaction Houssou
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