Fraîchement introduit par la plateforme d’Elon Musk, cet outil de transparence géographique facilite la détection des arnaques et autres manipulations en ligne.

Depuis le 23 novembre, il est désormais possible de connaître le pays depuis lequel un utilisateur de X publie ses contenus. Baptisée “fonctionnalité de localisation du pays”, cette mise à jour vise, selon la plateforme, à “fournir des outils pour vérifier l’authenticité des contenus” et à limiter l’influence des « fermes à trolls ».

Si de nombreux internautes saluent cette nouveauté comme l’une des plus pertinentes déployées par Elon Musk depuis le rachat du réseau en 2022, elle a aussi rapidement mis en lumière un phénomène redouté sur les réseaux sociaux en général : la prolifération de faux-semblants.

Il est ainsi apparu qu’une part significative de comptes aux noms patriotiques, véhiculant des messages pro-Trump, ne se trouvent en réalité pas aux États-Unis. Parmi les cas les plus marquants figure le compte « Ultra MAGA Trump 2028 », localisé au Nigeria.

Le compte « Right Wing Cope », lui, opère depuis le Canada. D’autres profils aux identités très américaines, comme « American Voice » et « American Guy X », sont pour leur part basés respectivement en Inde et au Pakistan.

La vérité se dévoile au grand jour

Cette situation pose des questions cruciales sur l’authenticité du discours politique en ligne et sur le poids d’acteurs étrangers dans les débats américains. D’autant que Twitter, comme d’autres réseaux, avait déjà servi de vecteur à une opération pilotée par le gouvernement russe avant l’élection présidentielle de 2016, visant à en influer le résultat.

Certains analystes avancent que nombre de ces comptes pourraient en réalité être liés à des opérations israéliennes s’appuyant sur des serveurs répartis dans plusieurs pays, notamment en Inde. Ils se distinguent par une défense systématique de positions pro-israéliennes, présentées comme la véritable ligne « America First », tout en attaquant avec vigueur les responsables politiques américains qui contestent le soutien sans réserve à Israël.

La tendance touche aussi la France, où des comptes d’extrême droite très influents apparaissent localisés au Maroc ou derrière des VPN, alors qu’ils se présentaient comme installés à Paris ou comme de simples “médias de faits divers”.

Une transparence inédite, mais avec des angles morts

La fiabilité de cet outil de géolocalisation demeure toutefois relative. X prévient d’ailleurs que “le pays ou la région associés à un compte peuvent être influencés par des voyages récents ou un déplacement temporaire, que ces données peuvent être inexactes et sont susceptibles d’évoluer”.

Le déploiement de la fonctionnalité a d’ailleurs été accompagné d’une polémique, lorsque le compte officiel du Département de la Sécurité intérieure américain (DHS) a brièvement affiché Tel-Aviv, en Israël, comme lieu d’opération. Depuis, les comptes gouvernementaux sont exclus de ce dispositif de transparence géographique.