Le Pape Léon XIV a exprimé vendredi 24 octobre sa préoccupation face à l’escalade des dissensions entre Washington et Ottawa.
Alors que le dialogue entre États-Unis et le Canada se trouvent une nouvelle fois rompu, un médiateur potentiel, et pas des moindres, émerge en la personne du pape Léon XIV. Dans une sortie remarquée, le souverain pontife a dit sa préoccupation quant à cette situation, vendredi 24 octobre.
« Le Canada et les États-Unis… alors même que nous sommes assis ici, traversent de grandes difficultés. Deux pays qui étaient autrefois considérés comme les alliés les plus proches se retrouvent parfois séparés l’un de l’autre« , a déclaré Léon, lors d’une rencontre au Vatican avec des évêques, en réponse à l’interpellation d’un prélat canadien.
Ce commentaire, hautement symbolique, résonne alors que l’administration Trump multiplie les décisions unilatérales, alimentant la tension diplomatique sur fond d’enjeux économiques globaux.
La veille, le président américain mettait abruptement un terme aux discussions commerciales avec Ottawa, accusant son voisin d’avoir « détourné à des fins publicitaires » un extrait où l’ancien président Ronald Reagan critiquait les tarifs douaniers.
Ontario à l’origine de la colère trumpienne
À l’origine de l’ire présidentielle, la diffusion d’un spot publicitaire sponsorisé par la province de l’Ontario, dans lequel des extraits d’un discours de Reagan de 1987 étaient utilisés pour dénoncer les tarifs douaniers américains.
Cette campagne, financée à hauteur de 75 millions de dollars canadiens, a été diffusée sur les principales chaînes américaines (Fox, NBC, CBS, ESPN, etc.), afin de dénoncer les droits de douane imposés par les États-Unis au Canada.
« Les droits de douane élevés mènent inévitablement à des représailles des pays étrangers et au déclenchement de guerres commerciales. […] Les marchés rétrécissent et s’effondrent, les entreprises ferment et des millions de personnes perdent leur emploi », déclarait l’ancien dirigeant républicain dans ce message.
Cette décision intervient à deux semaines d’une audience cruciale, prévue le 5 novembre, durant laquelle la Cour Suprême examinera la légalité des tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, une session à laquelle le président lui-même envisagerait d’assister.
Un pape qui s’affirme de plus en plus
Comme le précise Reuters, il est inhabituel que le dirigeant de l’Église catholique, d’origine américaine par ailleurs, s’exprime publiquement sur des sujets liés au commerce international ou à la politique intérieure.
Mais le successeur de François a déjà démontré, dès le début de son mandat, qu’il ne craignait pas d’aborder des sujets sensibles. Quitte à s’attirer l’hostilité des principaux acteurs concernés.
Il a ainsi suscité l’indignation de nombreux fidèles conservateurs pour avoir contesté la politique migratoire américaine. « Quelqu’un qui dit je suis contre l’avortement, mais je suis d’accord avec le traitement inhumain des immigrants aux États-Unis, je ne sais pas si c’est pro-vie », a déclaré Leo, début octobre.

