Le henné entre au patrimoine mondial de l’Unesco

Les rituels du henné, du nom de cette pratique ancestrale consistant à se faire des dessins sur la peau grâce à une teinture dédiée, acquièrent la reconnaissance internationale de l’agence onusienne.

La dix-neuvième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco en cours du lundi 2 au samedi 7 décembre 2024 dans la ville paraguayenne d’Asunción a consacré un nouvel élément.

Elle a annoncé, dans une décision intervenue mardi 3 décembre, l’intégration des rituels du henné au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Autrement dit, un gage de préservation, de transmission et de valorisation de ce savoir-faire millénaire devenu ultrapopulaire au fil du temps.

Il s’agit d’une pratique culturelle destinée à embellir sa peau grâce au henné. Cette plante encore appelée Lawsonia inermis localisable dans des régions chaudes et arides, est ainsi utilisée à travers ses feuilles séchées et réduites en poudre en guise de teinture naturelle.

Des rituels qui dépassent la simple esthétique

L’inscription de celle-ci sur la peau est de fait, assimilée à des tatouages particulièrement esthétiques pouvant durer des jours ou des semaines selon sa pureté. « C’est un symbole de joie qui est utilisé dans la vie quotidienne et dans les occasions festives telles que les naissances et les mariages », indique l’Unesco sur son site internet.

Né dans l’Égypte antique selon Le Parisien, le rituel du henné s’est étendu dans les sociétés du Moyen-Orient, d’Asie du Sud et d’Afrique. Dans ces différentes contrées, la pratique s’est muée en un véritable art à part entière avec des acteurs de plus en plus créatifs.

C’est notamment le cas au Bénin, au Sénégal ou encore en Côte d’Ivoire où les femmes se pressent lors des périodes de fêtes et de réjouissance dans des salons dédiés pour des dessins sur le corps. Un véritable business dont jouit aujourd’hui toute une filière de personnes.

Une candidature massivement soutenue

Des spécialistes dont le savoir-faire se chiffre à quelques milliers de francs CFA tout au plus. Pour ces femmes qui s’y adonnent, le henné représente une alternative moins réprouvée que les tatouages classiques au laser par exemple. Une coquetterie pour lequel certains hommes n’hésitent pas à mettre la main de la poche.

Plus qu’un simple ornement corporel, l’application du henné s’inscrit donc dans un rituel social riche de sens. Traditionnellement accompagnée de chants et de contes, cette pratique symbolise les grandes étapes du cycle de la vie, « de la naissance à la mort », comme le souligne l’Unesco citée par Le Parisien.

C’est une histoire que vient consacrer cette inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité soutenue par 16 pays, dont l’Algérie, l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Yémen, la Tunisie, le Soudan ou encore le Qatar, pour n’en citer que ceux-là.

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Umar Houssou

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