L’arnaque aux sentiments, ou escroquerie sentimentale, a explosé en France en 2023. Le site Cybermalveillance.gouv dit avoir enregistré une hausse de 91% des demandes d’assistance. Mais ces demandes représentent moins d’1% du total des arnaques répertoriées par la plateforme.
Selon Cybermalveillance.gouv, l’arnaque aux sentiments a sévi en France en 2023. Le site dit avoir enregistré une hausse de 91% des demandes d’assistance. Au total, 1 200 victimes ont contacté la plateforme, contre 600 en 2022. Ce chiffre pourrait être 10 fois plus important car de nombreuses victimes préfèrent ne pas se signaler.
L’arnaque aux sentiments commence par un message sur les réseaux sociaux
L’arnaque aux sentiments, également appelée escroquerie sentimentale ou « arnaque à la romance », désigne le fait de soutirer de l’argent à une personne en ligne en jouant sur l’amour ou l’amitié (trop souvent feint). L’escroc 2.0 approche principalement sa future victime sur les réseaux sociaux (Instagram, Facebook, Messenger, etc.) ou sur les applications de rencontre. Quand la cible est une femme, il prend généralement l’identité d’un bel homme accompli. Par exemple un riche entrepreneur ou un soldat en mission à l’étranger.
Les escrocs montent toujours des histoires pour extorqur de l’argent
Une fois la cible suffisamment amoureuse, l’arnaqueur déroule le traquenard infernal. Il invente sans cesse des problèmes financiers, médicaux ou administratifs pour lui extorquer de l’argent. Il prétend parfois avoir hérité d’une fortune. Mais qu’il faut payer les honoraires d’avocats et d’autres frais pour toucher cet héritage. Quand la cible est un homme, l’escroc prend le visage d’une jolie et jeune femme d’Europe de l’Est, d’Asie ou d’Afrique (en Afrique de l’ouest, on appelle ces arnaqueurs des « brouteurs »). Cette « femme » se dit follement amoureuse de son prince charmant et demande souvent de l’argent pour faire ses papiers afin de le rejoindre.
S’il n’y a plus d’argent, le chantage peut prendre le relais
Mais le bandit trouve toujours des arguments ou de nouveaux problèmes pour reporter le voyage et prendre plus d’argent. Il continuera à demander de l’argent à un rythme intenable jusqu’à ce que la victime ne puisse plus payer après avoir hypothéqué ses biens ou contracté des prêts. Alors là il disparait d’Internet (en bloquant la cible) ou change d’identité. Certains escrocs osent même faire chanter leurs victimes en menaçant de publier des photos ou des vidéos intimes reçues de leur part.
L’arnaque aux sentiments s’accompagne d’une emprise
Les arnaqueurs aux sentiments réussissent à obtenir la confiance de leur victime sur plusieurs jours, voire plusieurs mois d’échanges romantiques. Ils envoyaient quotidiennement des dizaines de messages pleins de douceurs. Ils tiennent aussi parfois des échanges téléphoniques et organisent des appels vidéo. Ces bandits ont recours à des vidéos prises sur le net pour tromper la cible. Fins manipulateurs, ils parviennent facilement à l’isoler du cadre familial pour mieux la plumer.
Evitez d’envoyer de l’argent à quelqu’un que vous n’avez jamais vu
Aveuglée par sa fausse relation amoureuse, la victime peine souvent à se dégager de l’emprise. Ce sont généralement les proches qui alertent sur ce qui se passe. Pour éviter de tomber sous le charme de ces escrocs 2.0, Cybermalveillance.gouv conseille de toujours demander des appels vidéo interactifs (demander à lever la main, se mettre debout, etc.). Aussi, le site recommande de ne jamais envoyer d’argent à quelqu’un qu’on n’a jamais vu ou rencontré. En outre, il exhorte les personnes visées à toujours demander l’avis de leurs proches au moindre doute.
L’hameçonnage reste la principale menace sur Internet
Si l’arnaque aux sentiments est en forte hausse, elle ne représente que moins d’1% du total des arnaques répertoriées par la plateforme gouvernementale. En 2023, Cybermalveillance.gouv a enregistré 280 000 demandes d’assistance en ligne. L’hameçonnage (phishing en anglais) reste la principale menace avec 38% de recherches d’assistance. Il est suivi de près par le piratage de compte et le faux support technique.