Google bientôt obligé de se séparer de Chrome ?

La Justice américaine pourrait demander le démantèlement du célèbre navigateur du géant de la recherche en ligne dans le cadre de l’affaire sur le monopole du web qui oppose les deux parties.

C’est une information massue, un véritable séisme même à l’échelle de l’industrie mondiale de la technologie. Selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg, le Département américain de la Justice (DOJ) s’apprêterait à demander à ce que Google se déleste de Chrome, son navigateur internet.

Il s’agirait d’une des conséquences de la décision prise par le juge fédéral Amit Mehta en août dernier dans le cadre du procès antitrust opposant le géant californien au DOJ ainsi qu’à une coalition de procureurs généraux d’États américains.

Dans cette affaire déclenchée sous l’administration de Donald Trump et poursuivie sous son successeur Joe Biden, le juge fédéral a infligé un cinglant revers à Google en l’accusant d’avoir monopolisé le marché de la recherche par le biais d’accords exclusifs.

En cause, les 26 milliards de dollars de paiements effectués par la filiale d’Alphabet afin de faire de son moteur de recherche l’option par défaut sur les smartphones et les navigateurs web, empêchant selon le juge, tout autre concurrent de réussir sur le marché.

Une vente forcée ?

Bloomberg croit savoir que le régulateur antitrust pourrait également imposer des mesures concernant l’intelligence artificielle et Android, le système d’exploitation mobile de Google. Les sites web pourraient ainsi obtenir plus de contrôle sur l’utilisation de leurs contenus par les modèles d’IA de Google, notamment Gemini.

De quoi présager d’une révolution. Mais c’est la séparation envisagée – en tout cas selon les sources de Bloomberg – de Google de Chrome, qui suscite le plus de commentaires de la part des spécialistes au regard de ses implications potentielles pour l’écosystème numérique.

Selon les observateurs, Chrome individuellement n’est pas viable. Ce qui fait resurgir les limites d’une possible vente forcée, alors que le navigateur aux trois milliards d’utilisateurs mensuels serait valorisé entre 15 et 20 milliards de dollars, à en croire Bloomberg.

Mais à quel repreneur ?

Dans ces conditions, peu de repreneurs pourraient l’acquéreur sans risquer à leur tour des rétorsions de l’organisme antitrust. À moins qu’OpenAI, le créateur du célèbre chatbot ChatGPT ne se positionne.

Cela lui donnerait à la fois la distribution et une activité publicitaire pour compléter ses abonnements ChatGPT », analyse Mandeep Singh de Bloomberg Intelligence. Le verdict final ne devrait pas intervenir avant août 2025 selon Bloomberg, mais Google met d’ores et déjà en garde.

« L’intervention du gouvernement de cette manière nuirait aux consommateurs, aux développeurs et au leadership technologique américain précisément au moment où il est le plus nécessaire », à en croire Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires de Google, citée par Bloomberg.

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Martinez Spencer
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