« Big Balls », l’un des bras armés de Musk contre l’État fédéral

Le jeune homme de 19 ans, de son vrai nom Edward Coristine, compte parmi les acteurs du Département de l’efficacité gouvernementale dirigée destinée à mettre Washington sous coupe réglée.

Imaginez un jeune adolescent, sans grande expérience de la gestion de la chose publique ni aucun niveau d’habilitation spécifique sur les questions diplomatiques propulsé comme conseiller principal au Département d’État des États-Unis, la plus grande puissance mondiale.

Eh bien, il ne s’agit d’un scénario hollywoodien, mais bien de la réalité. Celle du pays de l’oncle Sam à l’heure de son nouveau président Donald Trump et de son milliardaire de conseiller Elon Musk. Celui qui incarne cette situation pour le moins ubuesque n’est autre qu’Edward Coristine.

Ce jeune homme de 19 ans dont on savait peu de choses jusqu’à récemment serait également conseiller principal au Département de la Sécurité intérieure (DHS), selon les informations du Washington Post. Un niveau de responsabilité favorisée par sa proximité avec Musk.

Chargé par décret présidentiel de restructurer l’administration fédérale – de façon à sabrer dans les effectifs et le budget – à travers le Doge (Department of Government Efficiency, pour Bureau de l’efficacité gouvernementale), celui-ci a déployé à cette fin, de jeunes ingénieurs, souvent proche de sa galaxie, à cette fin.

Des ados à peine sortis du lycée

Le mode opératoire du Doge s’apparente à la cure mise en place par Musk son arrivée à Twitter – désormais rebaptisé X –, le réseau social qu’il a racheté en octobre 2022 contre 44 milliards de dollars. Autrement dit : procéder à des licenciements massifs sans autre forme de procédure.

Les « Doge kids » dont fait partie Edward Coristine plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme provocateur « Big Balls » (grosses c¨¨¨, en français), ont ainsi débarqué ces derniers jours dans plusieurs agences fédérales, exigeant des accès à des informations sensibles.

L’ascension fulgurante de ce jeune, qui a fait ses armes chez Neuralink, la start-up d’Elon Musk spécialisée dans les implants cérébraux, interpelle d’autant plus qu’il cumule déjà plusieurs fonctions sensibles au sein du Doge et du Bureau de la gestion du personnel, à en croire le Post.

Des inquiétudes grandissantes

Ce que nous observons est inédit : des acteurs extérieurs, qui ne sont même pas des fonctionnaires officiels, obtiennent un accès aux données gouvernementales les plus sensibles”, estime Don Moynihan, professeur de politique publique à l’Université du Michigan, alors les craintes se multiplient.

Outre ses responsabilités au Département d’État, Coristine occupe des postes à l’USAID – que l’administration Trump prévoit de réduire de 10 000 à 600 employés -, au DHS et à la FEMA. Cette concentration de pouvoir entre les mains d’une équipe d’ingénieurs très jeunes, principalement motivés par des défis techniques, fait craindre une approche réductrice des enjeux diplomatiques et sécuritaires, à en croire des témoignages recueillis par le Washington Post.

Un responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat dans les colonnes du journal, qualifie la situation de « dangereuse », rappelant notamment que Bloomberg avait révélé il y a peu, le licenciement en juin 2022 de « Big Balls » de l’entreprise Path Network, pour avoir divulgué des informations confidentielles à la concurrence.

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La rédaction Houssou
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