Pendant la soirée du 13 novembre 2015, des attaques terroristes ont eu lieu simultanément dans la capitale française. La plus sanglante est survenue dans la salle de concert du Bataclan, où 90 personnes ont perdu la vie. Après l’émotion suscitée par ces tragiques événements, les victimes ont été prises en charges par plusieurs associations. Presque 3 ans après les faits, une « victime » est jugée pour avoir menti…
Ce soir du 13 novembre, ils ont été 90 à perdre la vie. Les rescapés restent terriblement marqués par cette soirée des horreurs. Peu de temps après, une rescapée du Bataclan, Caroline Langlade, fonde Life For Paris, une association regroupant victimes et familles de victimes des attentats du 13-Novembre.
C’est dans ce contexte que Florence M, 48 ans, se rapproche de Life For Paris. Quand elle frappe à la porte de l’association, elle raconte alors qu’un ami à elle a été grièvement blessé pendant le concert des Eagles of Death Metal, qui jouaient au Bataclan ce soir là. A partir de ce moment là, elle se fait peu à peu une place comme bénévole, jusqu’à mars 2017, où elle deviendra salariée de l’association.
Mais elle raconte une toute autre histoire au Fond de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions, en charge de l’indemnisation des personnes impactées par des actes de terrorisme. Dans cette version, elle ne serait plus proche d’une victime, mais bel et bien la victime ! Pour appuyer son scénario, elle aurait falsifié une place de concert, pour certifier de sa présence ce soir là.
La mascarade n’aurait pas été découverte si un membre de l’association Life For Paris ne l’avait pas croisé dans les locaux médicaux du FGTI. Intrigué par sa présence, le bénévole apprend alors que Florence M consulte en tant que victime directe des attentats! Alertée, l’association a mené une enquête interne, lui permettant de découvrir que cette soit disant victime était un imposteur.
Au total, cet imposteur a touché 25 000 euros. Life For Paris s’est constituée partie civile afin de réclamer des dommages et intérêts face à cette tromperie.
« La place de ma cliente n’est pas en prison.Une peine longue n’aurait pas d’utilité, elle a besoin de soins. » a déclaré maitre Savoy-Nguyen, l’avocat de Florence M. Il ajoute : « elle regrette beaucoup son geste aujourd’hui. Au moment de la commission des faits, elle n’a pas eu cette conscience. Elle a côtoyé pendant deux ans les victimes en tant que bénévole. Elle a absorbé la souffrance des autres, cela a joué sur son moral qui n’était déjà pas bon. Cela lui a donné une raison de vivre ».
Ce n’est pas la première fois que de fausses victimes passent devant la Justice. En décembre dernier, Cédric Rey a écopé de deux ans de prison pour tentative d’escroquerie. Pendant des mois, il s’était fait passer pour une victime du Bataclan.