Les deux entreprises sont frappées d’une amende combinée de 90 millions de dollars suite à une série de dysfonctionnements concernant la carte de crédit dont elles ont la responsabilité.
Après des années d’enquête, le Bureau de protection financière des consommateurs (CFPB) a finalement communiqué ses conclusions dans le dossier de la gestion de l’Apple Card, cette carte de crédit conjointement lancée en 2019 par Apple et Goldman Sachs avec la promesse d’une expérience bancaire plus sûre, simplifiée et respectueuse de la vie privée grâce vis-à-vis des consommateurs.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’addition s’annonce salée pour les deux entreprises, frappées au portefeuille à raison de 90 millions de dollars, à en croire la décision du CFPB révélée, mercredi 23 octobre, sur le dossier. Selon ce régulateur, la responsabilité de cette amende devra être partagée.
La banque new-yorkaise se taille ainsi la plus grosse amende avec 45 millions de dollars plus près de 20 millions de dollars de remboursements à des clients décrits comme lésés par l’agence de protection des consommateurs.
Quant à Apple, elle devra s’acquitter de 25 millions de dollars de pénalités, dans le cadre d’une expérience qualifiée d’emblée de « désastre » par Rohit Chopra, le directeur du CFPB, repris dans les colonnes du New York Times (NYT).
Les coulisses d’un fiasco
Les deux groupes sont tour à tour accusés d’avoir mal géré les réclamations des clients, ignoré les exigences fédérales en matière de délais de traitement des litiges, et même d’avoir induit les consommateurs en erreur sur les options de paiement sans intérêts pour les produits Apple.
Plus accablant, Goldman Sachs est accusée d’être passée outre les signaux annonciateurs de cette déconvenue au début de sa collaboration avec le géant technologique. « Des systèmes clés liés à l’Apple Card n’étaient pas prêts. Même le conseil d’administration de Goldman Sachs avait été informé des problèmes, mais il a pris la décision commerciale d’y aller quoi qu’il en soit« , pointe Rohit Chopra.
Cette sanction relève d’un accord à l’amiable entre les sociétés épinglées et le CFPB, même si Apple conteste le tableau dépeint par le régulateur quant à sa responsabilité dans cette situation.
Un avenir en suspens…
Quant à Goldman Sachs, elle indique selon le NYT, que l’Apple Card est « l’une des cartes de crédit les plus respectueuses des consommateurs qui ait jamais été proposée ». Il n’en demeure pas moins vrai que le couperet du CFPB tombe à un moment délicat pour les deux groupes.
Après des années de collaboration, les deux partenaires envisagent désormais une rupture. La banque d’investissement souhaitant se désengager de l’émission de la carte de crédit d’Apple en raison des pertes persistantes dans le secteur de la banque de détail.
Selon le Wall Street Journal, JP Morgan, l’autre banque d’investissement américain, serait en négociations pour reprendre cette activité.