Une nouvelle version du Nutri-Score, plus exigeante que la précédente, est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2024. Elle impose aux industriels de revoir leurs recettes et leurs emballages d’ici à 2026 au risque de voir rétrogradées les notes de leurs produits.
Depuis le 1er janvier 2024, le Nutri-score a une nouvelle version, plus exigeante. Désormais, le label prend en compte davantage de catégories de produits. Objectif : se conformer aux principales recommandations alimentaires des pays européens et promouvoir des choix alimentaires plus favorables à la santé.
Le Nutri-Score inclut de nouvelles substances
Mis en place en France en 2017, le Nutri-score est un affichage nutritionnel volontaire qui classe les produits de A à E et du vert au rouge. A désigne le meilleur score et E, le plus mauvais; tandis que le vert indique que le produit est bon en nutriments, l’orange qu’il l’est moins. Bien qu’utile, car fournissant certaines indications utiles, cette notation ne considérait pas la présence de certains substance chimiques. Par exemple les conservateurs, colorants, exhausteurs de goûts, émulsifiants, etc.
La viande rouge et le sucre sanctionnés
La nouvelle version intègre plus de catégories de produits. Ce qui provoque un changement de la classification. Ainsi, la note des sodas classiques passe de D à E, celle des sodas light ou sans sucre de B à C. Aussi, les céréales, qui présentent un taux élevé de sucre, reculent de A à C. Idem pour les pizzas surgelées, dont de nombreuses références avaient la note C ou B. Ces plats vont dégringoler à D et E. Par ailleurs, le lait demi-écrémé affichera désormais la lettre B au lieu de A et le lait entier la lettre C. En outre, la viande rouge, le sucre, le sel, les mauvaises graisses et l’absence de fibres vont être davantage pénalisés.
Seule l’eau garde sa note A
En revanche, les céréales complètes et les huiles végétales (huile d’olive, de colza et de noix) auront une meilleure note. Il en sera de même pour le saumon, les poissons gras et les fromages. Seule l’eau conserve sa classification A. On a donc affaire à un grand chamboulement dans la notation nutritionnelle. Il faudra du temps pour que les entreprises opèrent les changements de recettes et d’emballages nécessaires. C’est pourquoi, les garants du Nutri-score leur donnent un délai de deux ans pour s’y conformer.
Les industriels et les distributeurs en pleine réflexion
Face au durcissement des règles, certains fabricants pourraient choisir d’abandonner le Nutri-score. C’est déjà le cas pour Bjorg. La marque française spécialisée dans le bio compte remplacer cet étiquetage par le Planet-Score, un autre logo qui se concentre sur l’impact environnemental. Elle assure néanmoins que le Nutri-score restera visible en scannant le code-barres avec les applications dédiées. Pour sa part, Intermarché dit attendre un certain nombre d’éléments pour prendre une décision dans le mois de février.
69% des produits alimentaires en rayons affichent le Nutri-Score
De son côté, Danone étudie la possibilité de supprimer l’affichage, tandis que Fleury Michon se tourne vers un flashcode. Nestlé, lui, reste silencieux alors qu’il a beaucoup à perdre. Son Chocapic, par exemple, risque de passer de la note A à C. Ce qui pourrait être catastrophique. Selon plusieurs études et panels de ventes, le Nutri-score influence énormément le comportement d’achat. Les consommateurs ont tendance à privilégier des produits mieux notés en rayons. Selon l’institut Circana, 69% des produits alimentaires des supermarchés de France présentaient ce label en 2023.